Emma d'ATMB
- 08/10/2025
C’est en 1909 que la construction du mur des réformateurs a débuté. Ce dernier fut édifié contre les fortifications de la ville. Ce mur, d’une centaine de mètres de long, est un rempart de pierre gravé et orné de bas-reliefs. Devant, sont dressés quatre grandes statues d’une hauteur de 5 mètres, vêtues de la “robe de Genève”. Ce mur mesure une centaine de mètres de long. Les quatre grandes figures du milieu ont une hauteur de 5 mètres.
Ces quatre statues sont des hommes d’Etat, des pionniers ou des protecteurs de la Réforme. En effet, nous pouvons reconnaître Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze ainsi que John Knox.
Une inscription les entoure « Post Tenebras Lux » (Après les ténèbres la lumière). Cette dernière n’est autre que la devise adoptée par les genevois après la reformation.
Après des années de travaux, le monument est inauguré en 1917.
L’info en plus :
Le créateur du mur des réformateurs a également créé le Christ du Corcovado à Rio.
La Réforme protestante désigne le mouvement religieux, culturel et social qui a profondément marqué l’Europe au XVIe siècle, de 1517 à 1648 plus précisément. Ce mouvement a rompu l’emprise de l’Église médiévale et a permis le développement d’interprétations personnelles du message chrétien et a conduit à la création d’états-nations modernes. La Réforme est considérée comme l’un des événements les plus importants de l’histoire occidentale.
Au XVe siècle, la corruption au sein de l’Église était largement répandue, suscitant l’indignation de nombreux fidèles. Le refus de l’Église de répondre à ces critiques entraîna progressivement des divisions profondes. Ces dernières donnèrent naissance à plusieurs sectes chrétiennes protestantes comme le luthéranisme, le calvinisme, l’anglicanisme, et d’autres mouvements.
À Genève, les premiers signes de la Réforme — initiée en Allemagne par Martin Luther en 1517 — apparurent dès 1525. Il fallut environ une décennie pour que les genevois adoptent officiellement ce courant, entre 1535 et 1536. L’arrivée de Jean Calvin en juillet 1536 marqua un tournant décisif, donnant une impulsion majeure à l’essor de la Réforme dans la ville.
L’info en plus :
Jean Calvin est un théologien français. En 1536, en fuyant les persécutions en France, il arrive à Genève. Confronté à une ville divisée et en quête d’un nouvel ordre religieux, il voit en Genève un terrain fertile pour ses idées réformistes.
À partir des années 1540, Genève devient un refuge pour les adeptes de la Réforme. Les hommes et les femmes persécutés dans leur pays d’origine trouvent en Genève un lieu où ils peuvent pratiquer librement leur foi, à l’abri des persécutions.
Après le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 — tuerie de masse du pouvoir royal français afin d’éliminer les protestants — une nouvelle vague de réfugiés afflue à Genève depuis la France, l’Italie et l’Espagne. Ces exilés apportent avec eux leurs compétences, contribuant activement au développement de la ville de Genève. Pasteurs, professeurs, avocats, médecins, imprimeurs, horlogers, orfèvres ou encore marchands-banquiers, les réfugiés permettent l’essor économique genevois.
Plus tard, en 1685, la révocation de l’Édit de Nantes entraîne une nouvelle vague d’exil. De nombreux réfugiés français s’installent à Genève, renforçant les secteurs clés de son économie au XVIIIe siècle, notamment l’horlogerie, la banque et la fabrication des indiennes. Leur présence contribue aussi au rayonnement scientifique, culturel et artistique de la ville.
Sous l’impulsion de Jean Calvin, Genève met en place le Consistoire, une institution chargée de veiller à la moralité publique et de faire respecter la discipline religieuse.
Cette institution, composée de pasteurs et d’anciens, joue un rôle central dans la vie de la ville, régulant tout, des sermons aux comportements individuels.
Jusqu’à sa mort, Calvin cherche à faire de Genève une véritable « ville-Église », où la vie morale et sociale serait rigoureusement encadrée. Il s’efforce d’écarter toute opposition, mais cette emprise stricte suscite des tensions : le mécontentement populaire grandit, notamment parmi les grandes familles genevoises, qui rejettent les exigences austères imposées en grande partie par des réfugiés français.
En 1559, Calvin fonde l’Académie de Genève, destinée à former une nouvelle génération de pasteurs. Rapidement, l’institution acquiert une renommée internationale, devenant un centre majeur de formation théologique et de diffusion des idées réformées à travers l’Europe.
La Réforme modifia complètement le paysage culturel, religieux, social et politique de l’Europe. Elle est souvent considérée comme la naissance de l’ère moderne, car elle coïncide avec la Renaissance des XVe et XVIe siècles.
Le Musée International de la Réforme propose de suivre un itinéraire sur la Réforme. Direction la Cour Saint-Pierre avec sa belle maison du XVIIIe siècle pour découvrir une collection unique d’objets, de tableaux, de livres et de manuscrits d’un mouvement majeur du christianisme.
Puis direction la Cathédrale Saint-Pierre. Au milieu du XVIe siècle, lors de l’avènement de la Réforme, l’intérieur de l’édifice subit d’importants changements : toutes les décorations, les objets ornementaux et les fresques peintes furent supprimés ou recouverts, dans un souci de sobriété. Seuls les vitraux furent conservés.
C’est dans cette cathédrale que Jean Calvin prêchait, marquant ainsi le lieu de son empreinte spirituelle et historique.
Non loin de la cathédrale se trouve l’auditoire Calvin. Construit au XVe siècle, c’est dans ce lieu qu’a été décidé de traduire la Bible en anglais. Cette traduction, qui devint célèbre sous le nom de « Geneva Bible », fut réalisée entre 1556 et 1559.
On continue l’itinéraire sur la Réforme en passant par l’église luthérienne et le collège Calvin avant de rejoindre la Place du Bourg-de-Four.
L’info en plus :
La Place du Bourg-de-Four est la plus ancienne place de Genève !
Enfin, direction vielle ville. Véritable point de convergence de tous les itinéraires menant à Genève, elle est un lieu de foires incontournable à partir du XIe siècle. On constate que certaines maisons aux abords de la place ont été surélevées au fil du temps, car il fallait toujours plus d’espace pour accueillir les réfugiés protestants qui ont afflué de toute l’Europe.
Le mur des réformateurs se trouve dans le parc des Bastions à Genève. Ce dernier est le plus grand parc historique du centre-ville. C’est également le plus ancien, le plus majestueux et le plus fréquenté de la ville.
Le parc se situe au cœur d’un tissu bâti très dense. Il est, pour les habitants environnants, un poumon de verdure. Ce parc est une richesse écologique qui abrite une faune et une flore importantes. Là-bas, vous pourrez vous balader au milieu d’érables du Japon, de févier d’Amérique, de pins pleureurs de l’Himalaya…
L’info en plus :
Le parc des Bastions abrite une zone d’orties. Une zone idéale pour la reproduction des papillons.
Ce parc a vu le jour grâce au gouvernement genevois. En effet, suite à l’épidémie de peste qui frappe le sud de la France en 1720, le gouvernement décide d’aménager un jardin-promenade au bas de la Treille. Ce dernier doit permettre aux habitants de sortir tout en restant confinés dans la ville à l’intérieur des fortifications.
Pour vous rendre à Genève découvrir le mur des réformateurs, prenez l’A40 puis l’A411 avant d’arriver à la douane de Vallard. Avant votre sortie genevoise, n’oubliez pas de consulter l’info trafic.
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