Habiter en Haute-Savoie – Maisons de montagne

En Savoie et Haute-Savoie, il existe trois types de maisons de montagne et rurale. Nous retrouvons la maison de montagne à dominante de bois, la maison à dominante de pierre (dans les vallées de la Maurienne et la Tarentaise essentiellement) et la maison de pierre ou de pisé.

À Charousse ou au Grand-Bornand, vous pourrez trouver de beaux exemples des maisons à dominante de bois. Dans les maisons à dominante bois, le grenier est isolé. Dans cette pièce, on met à l’abri des éventuels incendies les richesses que l’on a : récoltes de grains, habits de fêtes, titres de propriété…

En montagne, un même propriétaire avait plusieurs habitations. Cette dispersion est liée à l’exploitation rationnelle des différents niveaux d’altitude. Le propriétaire avait un habitat permanent qui était mieux construit et un ou deux chalets avec un aménagement plus sommaire. Ces chalets permettent de monter graduellement le troupeau en fonction de la fonte des neiges jusqu’à l’alpage.

De l’automne au printemps, la maison du patrimoine bornandin était habitée. Puis en été, ses habitants et les troupeaux montaient en alpage. Charousse servait d’habitation intermédiaire entre la maison principale et le chalet d’alpage.

La pente représente l’inclinaison d’un lieu haut vers un lieu bas. Elle relie la plaine et le plateau, les balcons et les sommets, la ville et la montagne…

La pente, c’est un défi pour les hommes. En effet, il faut la gravir, la contourner, mais aussi savoir l’habiter. Des routes sinueuses et improbables traversent la pente pour créer du lien entre les lieux-dits ou les villages.

La pente induit le bâti resserré, solidaire des hameaux et villages : quelques maisons en pierres adossées à la pente et bien collées les unes aux autres.

La répartition des maisons dans le paysage savoyarde n’est pas le fait du hasard. Les maisons sont construites en fonction des conditions du milieu physique et des moyens de vivre ensemble pour une meilleure exploitation du terroir. Les hommes recherchent des terres cultivables qui se situent souvent sur les versants ensoleillés. Aussi, ils recherchent le voisinage des routes. Ils évitent les torrents dangereux, les couloirs d’avalanches et les brouillards des fonds de vallées. L’habitat se regroupe donc en hameaux, les maisons isolées sont peu nombreuses.